Un peu d’histoire

ETHYMOLOGIE :

A l’époque gallo-romaine, une propriété rurale existait à l’extrémité de la rue de la cateuse actuelle. A la fin du Vème siècle, une propriété rurale s’appelait MANSUS (du latin : habiter, demeurer). La transformation du mot mansus a donné MAS en langue d’oc et MES en langue d’oil. Jusqu’au XIIème siècle, le nom du village s’écrit MES ou MEZ.

L’origine de « Pont de Metz » vient d’un pont enjambant la rivière de Selle, existant tout près d’un mes et donnant aux habitants le nom de :

 « MESSIPONTINS, MESSIPONTINES ».

 PONT :

Le pont de la route de ROUEN permettant de franchir la Selle, est un ancien pont à péage. Un arrêt du Conseil d’état du Roy du 8 mars 1746 porte confirmation du droit de péage. Le droit de travers a cessé d’être perçu après l’abandon des droits seigneuriaux en 1789.

CHEMINS DE FER & GARE :

L’arrêt de la ligne Amiens-Rouen, nommé « La Grimpette » du fait de ses nombreuses marches pour y accéder (44), a été construit sur un remblai de 8 mètres, il n’est plus utilisé actuellement. De 1891 à 1948, le Tortillard, un chemin de fer d’intérêt local, reliant Amiens à Aumale, existait à la limite du territoire.

DE LA PRÉHISTOIRE A LA RÉVOLUTION :

 Des sites préhistoriques et protohistoriques (âges du bronze et du fer) ont été découverts, démontrant ainsi que le village a été habité depuis fort longtemps. Plusieurs voies romaines traversaient le terroir, la plus longue suivait la rue de la Cateuse puis longeait le ruisseau St Cyr près du MANSUS DE MEZ, pour passer la Selle à gué.

 Au XIIème siècle, le territoire était partagé en deux seigneuries : laïque et ecclésiastique. La seigneurie laïque s’étendait de la route de Rouen au Château.

 Les principaux seigneurs furent : les familles de Bery, de Saint Souplis, de Belloy, de Berthe et de Cléri.

 La seigneurie ecclésiastique comprenait la majeure partie du vieux village (rue de la Cateuse, du Terrain, de l’Eglise, rue Emile Beauvais), elle dépendait des doyens du Chapitre de Notre-Dame d’Amiens. En 1415, Henri V, roi d’Angleterre, campe au Pont de Metz, ses troupes pillent notamment les vignes.

 Le 7 mars 1471, Charles le Téméraire en lutte contre Louis XI campe sur les hauteurs dominant Pont de Metz. En 1507, les coutumes locales du village de Mez sont rédigées par écrit. En 1597, après la prise d’Amiens par les Espagnols, Henri IV ne tarde pas à venir faire le siège de la place pour la reconquérir. La légende signale qu’il serait souvent venu au Château du Pont de Metz rejoindre Gabrielle d’Estrées.

 A la révolution, en 1793, après l’abolition des privilèges, les deux seigneuries sont réunies pour ne former qu’une seule commune.

 ÉGLISE :

 Vocable : St Cyr et Ste Julitte.

 L’église a été construite en deux parties : une chapelle fin XVIème début XVIIème siècle, dont le chœur a été prolongé par une nef à la fin du XVIIème siècle, elle même restaurée en 1764. Une petite statue de St Cyr datée de 1603 est érigée au dessus de la porte d’entrée

.CHÂTEAU :

 Le château actuel date du XIXème siècle. Un simple croquis vers 1825 par les frères Duthoit est le seul témoignage visuel connu du vieux château du XVème siècle, dont un pavé de grés replacé dans le pilier gauche de l’entrée actuelle porte la date de 1483.

 MANOIR & PIGEONNIER :

Le manoir est resté dans la famille Fournier de St Amand pendant les trois-quarts du XVIIIème siècle.

 Le corps principal du logis fut rebâti en 1848. Le Pigeonnier du manoir, type du vieux pigeonnier féodal, a conservé ses nichoirs et l’échelle tournante.

 MOULINS :

 De nombreux moulins à eau se sont établis sur les différents bras de la Selle près du Pont. Dans les textes anciens, on retrouve trace non seulement de moulins à blé mais aussi de moulins à tan, à huile, à drap, à papier et au bois rouge. Tous ont aujourd’hui disparu.

 AGRICULTURE :

 Il y eut autrefois des vignes sur le territoire, elles disparurent lorsqu’une ordonnance de Louis XIII défendit de planter en vigne les terres pouvant « porter blé ».

 INDUSTRIE & ARTISANAT :

Au siècle dernier, il existait des brasseries de cidre, poiré, bière, des petits ateliers de textile, des ciriers apiculteurs, et une fabrique de bougies et de cierges (une trentaine d’ouvriers en 1880).

Au commencement du second empire, les frères Arquembourg achetèrent les moulins à bois rouge situés sur la Selle, et édifièrent une importante usine de peignage et de filature de lin. Celle-ci fut achetée par la maison SAINT FRERES puis revendue à M. Petersen qui y installa une usine pour la renaissance de la laine. En 1890, M.Desquiens, industriel à Salouël se fît construire le long de la rue du Château une usine qui comprenait deux parties distinctes : une teinture de fils et un tissage de velours de coton.

 Actuellement la résidence Blanche BRALANT permet d’accueillir des habitants de tous âges, c’est une résidence intergénérationnelle.

 BLASON POPULAIRE :

 « Chés sorciers de Pont de Metz »

 Aux siècles derniers, la croyance en l’existence des sorciers était fortement enracinée dans l’esprit des habitants du village. Au cours des veillées, on nommait les familles de sorciers. Il ne fallait les contrarier en rien, et n’avoir que de bons rapports avec eux, sans cela ils vous jetaient un sort !

VIEILLES COUTUMES & TRADITIONS :

 « Les Cadets de Saint Servais »

 Le 13 mai, fête de la Saint Servais, à l’issue du bal champêtre qui terminait la journée, chaque jeune homme offrait à sa danseuse privilégiée une figurine en pain d’épice, qu’on appelait un cadet de Saint Servais. Elle le conservait précieusement, et l’année suivante, le représentait à celui dont elle l’avait reçu, pour lui témoigner sa constance.

 LA FONTAINE SAINT CYR :

 Jadis, on baignait dans une fontaine, située au bas de la côte du château, les enfants malades pour obtenir leur guérison. Plus tard, on se contentera de plonger leurs langes dans l’eau de la fontaine, d’où le vieux dicton picard :

« Al’fontagne d’Saint-Cyr, Sainte Julitte, D’vo einfant allez trimper l’layette »

 DANSES AU ROND-POINT DES FEES :

C’est en 1882 que cessa la vieille coutume des danses dans le bois du château, au rond-point des fées, le lundi de la fête du village.

 BIBLIOGRAPHIE :

JORON V : Un village Picard,

Pont de Metz 1951. Edité en 2000.

JUNGHANS D : Une balade dans Pont de Metz, tome 1, 2 et 3.